QUI EST LIL ZOO ?
QUI EST
LIL ZOO ?
On a rencontré le vainqueur du Red Bull BC One 2018 pour évoquer avec lui son parcours
unique.
Sa récente victoire lors de la finale
du Red Bull BC One à Zurich n'a fait que le confirmer : Lil Zoo est l'un des tous
meilleurs b-boys de
la planète.
Mais sa carrière n'a pourtant décollé qu'après son
départ de Casablanca - sa ville natale - pour Innsbruck, en Autriche. Un déménagement
effectué en 2015 pour s'imposer enfin sur la scène mondiale après des années de
pratique. On a donc rencontré le champion pour parler d'un choix qui a changé
sa vie entière.
Pourquoi as-tu décidé de quitter le Maroc
?
Je suis certain que si j'étais au Maroc, je ne serais
plus un b-boy.
Là-bas, les gens ont une vision très particulière des breakers. Pour
eux, ce qu'on fait n'a aucun sens. On ne s'y est pas traités comme des
artistes, mais comme des gamins qui ne font rien. Quand tu danses, certains te
demandent même si tu n'es pas en train de nettoyer le sol...
Pourquoi as-tu choisi de vivre à Innsbruck
?
Parce que c'est très calme. J'ai essayé de vivre à
Berlin avant, mais ce n'était pas pour moi. L'Autriche fait partie de mes pays
préférées, et Innsbruck est l'une de mes villes favorites. J'aime sa nature, sa
météo...bref, tout. Je m'y sens inspiré.
Qu'as-tu ressenti en déménageant ?
C'était dur pour moi parce qu'à l'époque, j'avais un
peu arrêté de me battre et de danser.
J'essayais juste de me remettre en forme, de faire des petits spectacles de rue
et de trouver le premier job qui se présenterait. C'était une période
hyper-compliquée. Mais j'apprenais doucement à connaître l'Autriche et
l'Europe, en fait.
Bien sûr, ce pays m'a tout donné et c'est que pour ça
que je suis très fier de le représenter. Depuis que je suis arrivé en Europe,
j'ai gagné plus de compétitions et fait de plus grandes choses. Ça veut dire
que je vis au bon endroit. Au Maroc, j'avais la flamme intérieure, mais c'est
tout. Ici, j'ai tout ce qu'il me faut pour travailler et travailler encore. Et
dès que je commence à traîner les pieds, je me rappelle de ma situation d'avant
et ça me donne une nouvelle motivation. Je me suis vraiment construit à travers
ma vie au Maroc et celle que je mène maintenant.
Qu'est ce qui te manque le plus, du Maroc
?
Ma famille. Ma mère, mon père et mon frère.
Est-ce que tu as l'intention de rentrer
chez toi un jour ?
Je vais être très honnête : j'adore le Maroc, mais je n'y vivrai plus jamais.
Un conseil à donner
aux b-boys qui veulent faire comme toi mais n'arrivent
pas à sauter le pas ?
Si tu sens que ta mère patrie ne te donne pas ce dont
tu as besoin, ou qu'elle ne te respecte pas assez, alors quitte-la et pars
chercher un endroit où tu trouveras tout ça. Et reste évidemment chez toi si
tout va bien.
Tu regrettes ta décision parfois ?
Non, pas vraiment. Parfois, j'ai de petites baisses de
moral et le pays me manque, mais je ne suis pas vraiment triste. Je suis très
content d'être là où je suis aujourd'hui.
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